Exil(s)

Une lignée de femmes : de l’arrière grand-mère à la petite fille …

De la Sicile, à la France, en passant par la Tunisie …

Des histoires d’émigration …

Générale à la Part du Hasard :

 

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©Philomène Roche

Marietta, Paolina, Rosa, Valentina chacune noue ses cheveux différemment, chacune scelle le destin de sa descendance sur la terre où elle s’est exilée.

Au fur et à mesure des générations la vie se fait plus facile, la conscience s’éveille,  le regard se dévoile. Mais toujours la même question hante chacune de ces femmes : et moi ? quel sera mon destin ? quelle route prendre et où me dirigeront mes pas ?

oeil1« D’abord il y a eu Paolina. Paolina est née en 1903. Paolina est née sous la pluie. Paolina est née d’une ondée. Sa mère, Marietta était au jardin (…) les pieds dans la paille, la paille dans ses sabots, ses sabots dans la poussière … « 

oeil2« Sur un lit d’herbes sèches, non loin d’un bouquet de menthe poivrée, au milieux des vieilles pierres, je me suis allongée. Tous les jours de l’été nous nous sommes retrouvés. Tous les jours de l’été nous nous sommes butinés. »
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C’est Valentina, la petite dernière de la lignée qui prend la parole et qui se met à raconter ce que fût l’épopée de ses ancêtres ; elle raconte ses origines : ces fichus noirs qui, partis de Sicile et en passant par Tunis, arrivent en banlieue parisienne : à Mante-la-Jolie. Elle raconte son arrière grand-mère, sa grand-mère, sa mère : Marietta, Paolina, Rosa. Dans ce récit de femmes quelques voix d’hommes se font entendre : le père, l’amant, qui, sans être au centre du discours sont des acteurs de la vie de ces femmes.

« Et de jupons en corsets, de rubans en cotillons, s’en vient un jour où c’est en ses propres rets que se trouve pris le bel Apollon. Pour éviter que la meute des cocus, des pères bafoués et des mégères éconduites ne l’éviscèrent, Salvatore s’embarque à la nuit tombée. Paulina sous le bras … »

« Scostumata ! Sei il disonore di questa famiglia. Non sei più la mia Rosa. Altro che Principessa ! Non sei più niente per me. Esci di qua e non farti rivedere mai più ! »  (traduction Valentina Calvelli)

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©Philomène Roche

En contrepoint du récit, la musique accompagne les personnages dans leurs émotions, leur histoire. Chaque femme se raconte par un ou plusieurs chants, soutenue par l’accordéon ou le bandonéon, instruments populaires qui ont traditionnellement accompagné nombres de migrants au cours de leur exil et portent à merveille cette parole errante.

Les morceaux ici interprétés sont tirés du répertoire traditionnel ou ont été composés pour le spectacle.

Texte et voix : Mélanie Prochasson

Compositions et interprétation : Alexis Palazzotto

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