Aujourd’hui je voulais vous parler de choses de saltimbanques. Parce que ces mots qui vous viennent de moi depuis quelques années à présent, ne sont pas faits pour présenter uniquement des spectacles.
Je les aime aussi lorsqu’ils évoquent à leur manière la société du spectacle. Ce théâtre ambulant qui se joue à tous les instants, dans les rues, les magasins, les cabinets municipaux, les assemblées politiques, les familles, bref tous les lieux ou l’humain croise l’humain.
Ce théâtre qui se joue des murs, qu’il peut aussi bien construire pour séparer l’humanité, que détruire pour en retrouver les vestiges dans ses propres décombres, exhalant souvent la haine et la violence des prédateurs qui en étaient l’origine.
Ces concerts polyphoniques autour de certains mots. Crise … Libéralisme … Libre entreprise … Liberté sans limites … Libre circulation des marchandises (mais pas des hommes).
Ces mots écrits de main de maître par les spécialistes de la fugue et du mensonge en contrepoint.
Ce ballet des puissants qui n’a de contemporain que le renouvellement des têtes, mais qui au fond se joue la même chorégraphie depuis que les hommes existent.
Alors au bal des Rumeurs, quand les jambes commencent à flageoler à cause du poids, il reste toujours l’avant dernier verre pour écrire les histoires comme ça nous chante. Les nôtres ou celles des autres.
Avec ma complice, Mélanie Prochasson, on a choisi de vous raconter des histoires de femmes. De vous les jouer et de vous les chanter.
Celle de l’amoureuse indécise, habitée par le doute. Celle de la prostituée du faubourg qui chaloupe aux sons d’une boîte à frissons offerte aux doigts de son accordéoniste, celle de la jeune fille qui se découvre « seulement chose de chair » en croisant un loup aux babines libidineuses, celle de l’amante tueuse dont l’aiguillon acéré ne fait plus depuis longtemps dans la dentelle, celle de l’esclave demandant pitié pour l’être qu’elle aime, celle de la femme détruite qui décide d’enfermer sa haine des hommes dans un couvent…
Évidemment il y en a d’autres. On ne peut pas toutes vous les raconter en une seule fois. Mais on n’est pas les seuls à le faire. On n’est pas les seuls à chercher à garder les yeux, les oreilles et la bouche ouverts
AccordéoVox : les dessous de la bataille amoureuse
Le 1er mars 2014 Théâtre Lucet Langenier Saint-Pierre
Le 15 mars 2014 Salle Guy Alphonsine Saint-André
Le 26 avril 2014 Festival Komidi Saint-Joseph