Brassens disait que ses chansons étaient parfois construites autour d’un mot, d’une phrase
J’ai envie de commencer comme ça :
La musique est peau
Le verbe son épiderme, la poésie sa caresse
Et moi son locataire à vie
Il y a bien longtemps que je suis installé en elle
A dix ans je découvrais le Jazz
Et mon cœur chavirait à la syncope
J’appris qu’on pouvait pénétrer une âme juste avec des sons
Plus tard j’ai voulu explorer son corps
Parcourir ses formes comme un aveugle tâterait le visage d’un inconnu
Et chacun de mes doigts qui la sillonnait à tâtons dévoilait de nouveaux univers
Sans fin, comme le cours du temps
Puis vint le bandonéon
Il a attrapé ma vie au lasso comme un gaucho courant après son taureau
Rien pu faire, juste tenter de ne pas me dissoudre dans ses claviers
Et ma pensée se fit Tango
Tendue vers ce qui sera, retenue par ce qui était
Il est un temps ou le balancier trouve son point d’équilibre
Où le temps n’est plus
Alors la musique, le verbe et mon bandonéon se firent poésie
Solamente le stelle
Seulement les étoiles
Un souffle sonore et des mots du bout des lèvres