Qu’est ce qui peut amener un musicien à aimer ça « Le solo »
Occuper seul une scène un coin de trottoir le bout d’un comptoir
Curieux comme ces trois situations parlent différemment du solitaire qui interprète
Sur la scène il brille aimante les regards séduit émeut déçoit
Attrape l’imaginaire pour le conduire de la tête vers le Coeur
Le tendre l’arcbouter l’étirer le diluer délicatement dans les molécules de l’être
Sur la scène le soliste est Artiste
Au coin de la rue à cinquante centimètres du caniveau
Il y a l’autre debout devant sa caisse ‘A vot’ bon coeur’
Qui donne de la voix pour accrocher le chaland
Rapiéçant parfois le costume de sa solitude avec des airs de dessous les ponts envolés dans le désert
Le soliste de la rue est un pêcheur pas catholique un peu émigré plus ou moins de passage comme son public
D’ailleurs est-ce lui qui emmène les gens ou bien les gens qui l’amènent Là
Réverbère à sons enluminure des carrefours passage étroit vers les cours intérieures de nos charités
Le soliste de la rue est Saltimbanque
Au bar du quartier il mêle sa musique au cocktail des conversations
Accompagne l’ivresse généreuse de ceux qui font défont et refont le monde
Rapproche les lèvres des amants remorque la tristesse du délaissé
Il entre par les bouches pour mieux faire résonner les oreilles
Le soliste du bar est Poète des solitudes
Le 20 décembre 2014 à ‘L’envers’, Saint Pierre