Souvent je fabrique le temps, malaxe sa matière
Lui fait l’amour à ma manière
Je scrute le temps comme un gardien de phare en suivrait les vagues de ses yeux jumelles
Mesurant sa profondeur
Interprétant sa densité
Accompagnant ses respirations
De mes dix doigts je dessine des sillages sur mes claviers
De mes soufflets je pousse son écume à mes oreilles
Jusqu’à mon âme
Devenue matrice
Qui l’incorpore à l’infini
A gauche la musique
Qui tire et pousse des sons, de mes tympans à ma têt, jusqu’au bout du coeur
A droite la poésie
Délicate, qui sculpte les mots avec ses gouges d’orfèvre
Mes oreilles deviennent mes yeux et respirent leurs images
Je vis entre deux mondes
Deux muses avec lesquelles je prends du bon temps